La Grande Vadrouille

Sur Puerto Natales le temps est au beau fixe. Il faut croire que les nuages ne restent que sur le parc car au loin on peut apprécier un ciel bien gris!!! Petite pensée pour Hélène et Fred qui ont du camper dans la neige, les pieds trempés et qui remettent ça aujourd’hui avec leur gros sacs !!! Pour moi le programme est simple: Mise à jour du blog, films lecture. Qu’on est bien au chaud . Je vais aussi prendre mon billet de bus pour partir à El Calafate demain afin d’attendre Emilien dans les meilleures conditions et de préparer notre excursion au Perito Moréno.

En me levant le premier ce matin, j’aperçois par la fenêtre 5 cm de neige partout et surtout un ciel gris qui m’empêche de voir le paysage aux alentours. Mes douleurs de jambes sont plus vives que jamais (c’est normal je suis froid) et ce temps pourri ne m’incite pas à prendre sur moi. Je n’ai pas envi de souffrir pour ne rien voir. Surtout que ce soir on doit dormir en tente car il n’y a pas de refuge possible. Du coup j’abandonne Hélène et Fred pour retourner à l’administration avec Thomas. Au bout de 20 min j’ai les pieds trempés, le vent souffle fort aujourd’hui et je dois me débattre avec mon pancho qui me revient dans la tête. Mon sac est toujours lourd et ma jambe me lance dès qu’il y a une montée ou une descente. Dans la neige nous croisons un puma qui malheureusement s’enfuit avant que nous n’ayons pu dégainer nos appareils photos. J’ai donc tout mon temps ensuite pour prendre en photos ces empreintes toutes fraîches dans la neige. (Bon j’avoue, on a pas vraiment vu le puma…mais les empreintes étaient vraiment fraîches !!!). Lorsque j’arrive à l’administration c’est la délivrance. Je peux poser mon sac !! La fille de l’administration nous dis qu’il est prévu qu’il neige comme ça pendant 3-4j supplémentaires tout dépend du vent. Je suis vraiment content d’avoir choisi de rentrer car je n’aurais rien vu avec un temps pareil. Ensuite nous reprenons le bus qui comme il s’agît d’un tour nous trimballe 4h30 avec nos pieds trempés avant de nous ramener à l’hôtel. L’enfer blanc c’est fini, le repos est de rigueur pour mes pauvres petites jambes et mon pauvre dos. Heureusement que mon kiné personnel va vite venir de France pour me remettre d’aplomb.

Hier deux autres français sont arrivés au refuge après moi: Hélène et Fred. Il y a aussi un espagnol: Thomas qui est parti dans le sens inverse. Nous allons tous voir le glacier Grey aujourd’hui. Petite randonnée de 7h sans le sac à dos. A froid ma douleur aux adducteurs est plus vive mais s’estompe rapidement. J’ai toujours une petite gêne lors des montées ou descente mais c’est supportable. La journée est agréable, il ne pleut pas (non le ciel est loin d’être dégagé). Avec le temps, sans doute que la gêne que j’ai me fait marcher bizarrement mais j’ai en plus des douleurs vives au genou qui repartent aussi vite qu’elles sont venues. Le glacier est heureusement magnifique et mes efforts sont récompensés. Cerise sur le glacier, un condor survole le site donnant encore plus de charme à la randonnée. Sur le chemin du retour la neige commence à tomber de plus en plus drue et je suis content d’arriver au refuge et de passer la nuit au chaud.

Le W c’est un trek de 5j avec une moyenne d’environ 20km par jour. Heureusement, je n’ai pas à porter le sac tous les jours (enfin il y a seulement un jour sans sac). A 7h30 je suis devant l’hôtel avec tout mon barda prêt à affronter le plus long trek depuis mon départ. Et cela seul et sans mule !!! Le bus passe mais avant de rejoindre le départ du trek il nous emmène à la cave du mylodon un animal ressemblant fortement à un ours dont les restes datent d’environ 10000 ans. Mon appareil photo étant dans mon sac dans la soute je ne peux pas prendre de photos de cet arrêt non prévu. La grotte en tant que telle est impressionnante car très haute (30m) par contre il n’y a que ça à voir. Nous repartons. Alors que j’étais optimiste quant au temps (le ciel était super bleu en partant), un ciel gris se laisse admirer droit devant nous. Gloups j’espère qu’il va rester seulement gris. Après avoir recueilli toutes les infos de l’administration du parc je m’élance sur le chemin, seul car aucun autre participant ne se trouvait dans le bus. Au bout d’une heure sur les 5 prévues le poids du sac commence à sérieusement se faire sentir. Comble de bonheur la pluie commence à tomber. Je sors le poncho et continue. J’ai rapidement les pieds trempés…super les chaussures gore-tex !!! En plus une douleur commence à apparaître pendant la dernière heure au niveau des adducteurs. Bref quand j’arrive je suis soulagé et je me demande ce que je fais là. Je monte ma tente qui est trempée ainsi que mon matelas car mon poncho n’est pas assez grand pour tout couvrir et je me réfugie dans le refuge où je vois du monde qui eux dorme dans le refuge qui coûte cher mais moins que ce que je pensais. Pour ce soir j’ai la flemme de démonter ma tente mais demain je dormirai au sec !! Après un bon repas de pâtes je vais me coucher pour avoir les pieds au sec dans mon sac de couchage. Heureusement mon matelas est maintenant à peu près sec. La nuit sera courte avec le vent me réveillant, mon mal au dos à cause du sac…bref l’éclate totale.