Germinal

C’est l’heure de vérité. Nous nous rendons à l’agence pour visiter les fameuses mines d’argent et d’étain de Potosi. Je dis l’heure de vérité car un belge rencontré à La Paz a été traumatisé par cette expérience. Il faut dire que les mines sont toujours exploitées et que l’on peut y voir des mineurs travailler sous terre à 4300m d’altitude, par des températures variant de 0 à environ 40°C. L’appréhension est donc de taille, tant au niveau physique (produits chimiques, poussière, altitude) qu’au niveau psychologique sans compter une éventuelle claustrophobie. Avant de nous enfoncer dans ce monde ténébreux nous nous rendons au marché des mineurs pour acheter quelques présents pour ces travailleurs acharnés. Feuilles de coca et boisson fraiche qui constituent leur unique repas d’une longue journée de travail dans la mine (quand on dit longue, c’est qu’elles peuvent atteindre 15 voire 20h d’affilées). Nous nous équipons ensuite avec casque, lampe frontale, bottes et vêtements et atteignons l’antre du diable. C’est d’ailleurs une sorte de diable que les mineurs vénèrent avec une statue à son effigie à laquelle ils offrent feuilles de coca, alcool et cigarette pour ne pas avoir d’accident et avoir de bons rendements de minéraux. Nous nous enfonçons ensuite dans le labyrinthe de galeries devant souvent nous baisser et parfois nous plaquer aux murs pour laisser passer les mineurs courant et poussant des wagonnets plein de pierres pesant super lourd. Ça fait vraiment quelque chose d’être témoin de ce dur labeur pour lequel ils y laisseront leurs vies après 10 ou 15 ans tombant sous le coup de la silicose ou de l’alcool potable à 96% que nous n’avons pas voulu gouter. Et tout ça pour des clopinettes car ils travaillent à leur compte sans aucune aide de l’état qui au contraire leur loue la montagne (pas de pension, accidents tous les jours…vous ne verrez plus votre job comme avant !!!). Nous quittons la mine sain et sauf après avoir rencontré des mineurs et pour Elina après avoir survécu aux tuyaux d’air comprimés sifflant dans la mine et lui faisant si peur. L’après midi nous sommes épuisés de notre visite du matin mais visitons tout de même le musée de la monnaie qui nous explique comment étaient faites les pièces de monnaies du temps où la Bolivie était une colonie espagnole. C’est extrêmement intéressant. Nous prenons ensuite le temps de respirer avant de reprendre le bus pour Tupiza le soir.

P.S: Grosse pensée à Nad’ :)

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